Portrait de quatre femmes joueuses de Kora

Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien. On se retrouve aujourd’hui pour un format spécial. Nous allons largement revenir sur l’histoire de quatre femmes korafolas (joueuses de kora) qui ont bravé l’interdit en soulevant un instrument d’hommes. Du Mali au Sénégal, en passant par le Cameroun et la Gambie, les récits qui suivent sont fabuleux et j’espère vont vous inspirer. Bonne lecture…


Née en 1964 à Tombouctou, dans la région de Kayes, Madina est la fille de El Hadj Mamadou NDIAYE et Mme NDIAYE Fily Cissé. Elle porte le titre de première femme korafola (joueuse de kora) au Mali.

Scolarité

En 1982, elle commence à étudier la musique. Sa famille l’encourage aussi bien à faire de la musique, qu’à poursuivre ses études. Elle arrête l’école en troisième année d’administration/finance à l’ École Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’Administration (E.C.I.C.A.) et se consacre entièrement à la musique.

Maître Toumani

Si les rencontres avec Salif Kéïta et Alpha Blondy l’influence, c’est bien sa rencontre avec le grand Toumani DIABATÉ qui va définitivement changer sa vie. En 1990, Toumani devient son maître et malgré les nombreux refus des traditionnalistes décide de lui enseigner l’art de la kora. Le korafola va jusqu’à lui offrir sa toute première kora. Un cadeau qui va encourager l’apprentissage et la pratique de l’instrument tout en suscitant un grand engouement chez Madina. Au fil des années, elle aura d’autres maîtres comme Djélimadi Cissoko, Madi Kouyaté et Djélidjan Kanté, tous des korafola de renom. A force de travail et d’implication, elle finira par maîtriser l’instrument et se produire sur scène dès le début des années 2000.

Pourquoi la kora ?

Ce démarrage très prometteur n’était pourtant pas prévisible. Car Madina NDIAYE ne vient pas à la musique par héritage ou leg comme son maître Toumani DIABATÉ par exemple, mais bien par pure conviction et amour profond de sa culture. Le choix de la kora est encore plus nébuleux. En effet, son orientation vers la kora est liée à une histoire bien étrange qui dépasse les limites du réel. Voici comment la chanteuse malienne justifie son choix:

« Je ne l’ai pas choisie par hasard. Je l’ai vue en rêve et le lendemain après avoir raconté l’histoire à ma grande sœur, je suis allée voir mon professeur. Sa première question fut de savoir si j’étais Malienne car je m’habillais toujours en culotte avec la tête “garçonnet” et je lui ai confirmé que je suis originaire de la première région du Mali »

Madina NDIAYE

Une histoire fabuleuse n’est-ce pas ? Ceci dit, elle n’est pas un cas isolé. La kora a tendance à apparaître en rêve aux personnes prédestinées à la jouer.

Sa maladie

Pendant que Madina NDIAYE se réjouit de sa carrière musicale grandissante, surgit le plus grand drame de sa vie. En 2002, elle développe un glaucome qui la rend complètement aveugle. Très anéantie par sa situation, Madina désespère et tout le monde lui prédit une fin imminente. Notons qu’au moment de sa maladie, elle monte déjà sur scène avec un groupe d’élèves de l’Institut National d’Art (INA). Sa famille, ces élèves sympathisants, et surtout la kora deviennent la lumière au bout du tunnel. Elle trouve en sa musique l’énergie nécessaire pour surmonter cette épreuve et continuer à vivre malgré tout.

Crédit photo: Katrin Haunreiter

Certains voient en cette maladie soudaine le signe d’une malédiction qui toucherait l’artiste suite à son entêtement. Madina NDIAYE a effectivement été plusieurs fois blâmée pour jouer de la kora, un instrument réservé aux griots (hommes). Elle serait donc tout bonnement punie par les esprits!

A ces attaques, la chanteuse malienne répond sereinement en jugeant ces propos de: « simples croyances rétrogrades ». Où d’aucun verraient un sort, elle n’y voit qu’une simple infection. Elle déclare d’ailleurs: « C’est un glaucome qui m’a rendu aveugle, pas la kora ».

Appel à la dignité

Son nouveau statut d’artiste et aveugle lui permet d’impacter sur une nouvelle communauté: celle des handicapés. Madina se sert de sa musique pour appeler les handicapés à la plus haute dignité. Elle voue une hostilité à la mendicité, surtout celle basée sur un handicap qu’elle condamne fermement.

« Nous devons consentir plus de sacrifices que les personnes normales »

Madina NDIAYE

Discographie et perspectives

Elle sort un album de 12 titres en 2005 intitulé Bimogow, puis se lance dans une tournée qui va jusqu’en Europe.

En 2017, Madina NDIAYE déclare être satisfaite de son oeuvre et annonce qu’elle travaille sur son second album.


C’est à Londres, un 17 octobre 1983, qu’est née Sona Maya JOBARTEH. La compositrice, chanteuse, multi-instrumentiste et productrice gambienne-anglaise est connu pour être la première femme korafola professionnelle.

Descendante de griots

D’une mère anglaise et d’un père gambien, la petite Sona vient au monde dans l’une des principales lignées de griots d’Afrique de l’ouest. Tout comme les familles SUSSO, DIABATÉ, KOUYATÉ, KONTÉ, CISSOKO, les JOBARTEH sont des virtuoses en musique, chant, contes et poèmes. Son grand grand-père gambien Amadou Bansang JOBARTEH, lui-même maître de la kora, a migré du Mali vers la Gambie où il y a fondé sa famille. Elle est la cousine de Toumani DIABATÉ, célèbre korafola malien et père de Sidiki DIABATÉ.

Son enfance

Petite, son grand frère Tunde Jegede (un korafola) la sent intéressée par son instrument. Il commence à lui montrer les bases de la kora alors qu’elle n’a que 4 ans. Sans le savoir, il vient de déclencher une soif chez sa sœur qui ne cessera de grandir.

Sois plus qu’une femme qui joue de la kora…

Après son frère Tunde Jegede, c’est vers son père Sanjally JOBARTEH qu’elle se tourne pour apprendre. Et là, il lui dit: « Si tu veux vraiment le faire, assure-toi de devenir une bonne joueuse de kora. Ne sois pas une femme qui joue de la kora, mais juste une bonne joueuse de kora. Et je te dirai tout ce que je sais ».

Sona JOBARTEH en 2018

ÉcoleS de musIque

Sona est une élève particulièrement studieuse. Attirée naturellement par la musique, elle intègre le Royal College of Music de Kensington à Londre où elle apprend le violoncelle, le piano et le clavecin. Elle poursuit à la Purcell school of music pour étudier la composition. Parallèlement, elle participe à plusieurs formations orchestrales dont l’Orchestre philharmonique Royal et la River of Sound. Quelques temps plus tard, elle est diplômée de la School of oriental and african studies (S.O.A.S.), une école spécialisée entre autre dans les arts, la culture et les langues. Voilà un dossier bien rempli!

Carrière

Sona JOBARTEH est avant tout une artiste de scène. C’est à dire qu’elle fait énormément de prestations lives, là où son talent brille le mieux, et très peu de supports. Elle collabore avec des artistes comme Oumou Sangaré, Toumani DIABATÉ et Kasse Mady DIABATÉ. Mais aussi des orchestres dont l’orchestre symphonique de la BBC, l’orchestre de chambre irlandaise ou encore l’ensemble africain de musique classique où elle rejoint souvent son frère Tunde Jegede.

Sans pour autant avoir signé un disque à son nom, maya tourne dans les scènes internationales. Sa technique? Elle reprend les chansons ancestrales des griots et est la seule femme à le faire. Il faut attendre 2008 pour qu’elle sorte son premier album, intitulé Afro-Acoustic Soul. Un an après, en 2009, elle signe la bande originale d’un film documentaire sur l’Afrique: Motherland. Son second album, Fasiya, paraît en 2011.

Sa propre école de musique

Après son diplôme à la S.O.A.S. elle commence à dispenser des cours de kora. Elle travaille avec son père qui a fondé une école de musique à Banjul. Inspirée par cette expérience, mais aussi toutes les écoles de musique qu’elle a fréquenté en Europe, Sona JOBARTEH ouvre sa propre académie de musique en 2014: The Gambia Academy of Music and Culture.

Sona JOBARTEH présente pour la première prestation internationale de 5 élèves de son académie. A Rome en Italie, le 22 Octobre 2019.

Il s’agit d’une académie comprenant d’une part l’enseignement général d’une école privée normale, et d’autre part un cadre d’apprentissage où une vingtaine de talents (de 10 à 18 ans) sont encadrés pour développer leur potentiel musical et artistiques. Petite innovation, l’académie n’enseigne que des instruments de musique de la culture mandingue. Il s’agit de la kora, le balafon, le ngoni et le djembé. C’est le seul du genre en Gambie.

Sona JOBARTEH et ses élèves

« Tous les grands musiciens africains travaillent en Europe ou en Amérique et l’influence des musiques comme le hip-hop ou le R & B fait que les jeunes oublient leur histoire et leurs traditionsAvec cette académie, je veux transmettre une culture musicale et ainsi la faire durer. » 

Sona JOBARTEH

Sa philosophie

En musique, la korafola a une démarche plutôt spéciale. Malgré ses nombreux déplacements entre Banjul, Londre et même Oslo ( où elle a vécu durant la mutation de son père), ses nombreux diplômes en musique orchestrale, Sona ne choisit pas de mélanger toutes ses influences dans ses créations. Elle préfère explorer la musique traditionnelle africaine à la racine, pour ensuite la développer par elle-même. Tout cela, dans un réel soucis de sauvegarder l’identité musicale et la culture africaine.


Lubiana KEPAOU naît le 12 décembre 1993 en Belgique. Elle est une autrice, compositrice, multi-instrumentiste, et chanteuse belge-camerounaise. La musicienne est une des plus jeune femme korafola professionnelle, bien qu’elles ne soient pas nombreuses.

Une enfance dans l’art

D’un père camerounais et d’une mère belge, la petite Lubiana grandi fille unique jusqu’à l’âge de 13 ans. Sa mère, musicienne classique, la pousse très vite à côtoyer le milieu artistique, à mon avis pour combler le vide et solitude d’un enfant unique. Dès 8 ans, elle commence à étudier le piano, la guitare, le saxophone et la théorie musicale. Toujours sous l’impulsion de sa mère, elle touche à d’autres domaines physique et artistiques comme le dessin, le théâtre, le sport, la poterie, et participe parallèlement à beaucoup d’ateliers d’art. À 16 ans, elle intègre un groupe de blues qui fait exclusivement des reprises. Voulant chanter ses propres chansons, elle quitte le groupe pour un duo avec Serge Mourissens. Le groupe s’appelle « Lubiana et Serge », fait quelques scènes avant de s’éteindre. Un peu plus tard, à 17 ans, elle va étudier les techniques vocales au conservatoire de Louvain où elle choisit l’option Jazz. Une fois sa formation terminée, elle obtient le statut de Maître. On peut dire qu’elle est une vraie femme d’art.

The Voice Belgique

En 2012, Lubiana participe à la première saison de The Voice Belgique. Lors des auditions à l’aveugle, elle fait se retourner les quatre sièges du jury qu’elle séduit immédiatement. Car, si la jeune Lubiana est bonne musicienne, elle a surtout une voix jazzy particulièrement captivante. Lubiana atteint le quatrième prime, et l’aventure s’arrête pour elle au quinzième épisode. Même si elle n’atteint pas la finale de la compétition, la future korafola s’est bien faite connaître du public, surtout des amateurs de Jazz, funk et blues. Elle profite de l’ouverture que lui offre l’émission pour se faire ses premiers contacts dans le showbiz.

Lubiana kepaou à The Voice, 2012.
Crédit photo: Stéphane Laruelle (RTBF)

La kora

Sa rencontre avec la kora revêt un côté plutôt mystérieux. Car à 21 ans, en 2015, Lubiana voit et entend la kora pour la première fois dans un rêve. Elle se dit qu’elle n’a jamais vu un instrument pareille, et banalise en pensant: « Ce doit être une harpe. Je joue déjà du saxophone, du piano… Je ne vais pas commencer la harpe! ». Ça, c’était avant d’effectuer un voyage avec sa mère en Espagne un mois plus tard. Voyage au cours duquel elle va entendre et voir une véritable kora, jouée par un korafola sur un grande place publique à Majorque (Espagne). A ce moment, elle su qu’elle adopterait cet instrument incroyable.

« La découverte de la Kora est l’un des plus grands moments de ma vie »

Lubiana Kepaou

Ce qu’elle fit par la suite, en apprenant les histoires et les cultures qui gravitent autour de la harpe à 21 cordes. Elle apprend à y jouer toute seule, et développe ses propres techniques de jeu, une approche différente de l’instrument.

Lubiana kepaou à Los Angeles en avril 2018.

Ce pendant, la chanteuse est un peu inquiète par rapport à son statut de femme qui joue un instrument d’homme. Lorsqu’elle rencontre le célèbre korafola Toumani DIABATÉ, elle n’hésite pas à lui exposer sa préoccupation. Humblement, elle lui raconte le rêve qu’elle a faite sur la kora et lui expose les motivations qui lui ont mené à en jouer. Il lui dit ces phrases marquantes qu’elle n’oubliera probablement jamais: « C’est comme ça qu’elle apparaît. Si tu as rêvé de la kora, c’est qu’elle t’a choisie ». Puis, Toumani et son fils Sidiki lui donnent leur bénédiction pour la suite, elle et sa kora. Depuis, la musicienne dit n’avoir reçu que de la bienveillance de la part des griots.

Depuis cette folle histoire, Lubiana commence à se reconnecter à ses racines africaines et apprend plus sur ses ancêtres, son histoire. À travers le son de la kora, elle fait une sorte de voyage intérieur et en ressort beaucoup plus forte.

Lubiana kepaou en mai 2019

Carrière et projets

En 2017, la peur de se « planter » devant le public belge avec sa kora, lui fait partir s’essayer sur les scènes ouvertes de Londres. Là-bas, elle rencontre sa nouvelle équipe qui la suivra sur sa minie tournée. Elle collabore avec Ian Barter, qui fut producteur de Amy Winehouse, et enchaîne avec une seconde série de dates à Londres. La même année son E.P. Break Free est réalisé et produit entre autres par Mohombi, Caballero et Lomepal. Un an après, elle fait également une tournée à Los Angeles. En juillet 2018 elle fait la première partie de Youssou NDOUR a Bruxelles devant 15 000 personnes. Cécile Ndjunga (humoriste congolo-belge) et elle ont dites se sentir très honorées d’avoir partagé la scène avec une « légende » de la musique africaine.

Lubiana kepaou dans le clip de sa chanson Feeling Low, sortie en 2018.

Mes recommandations

Sur le plan artistique, on observe un changement de direction après la venu de la kora dans sa vie. Le morceau Silly Girl sorti en 2014 est purement Soul et blues, tandis que les singles Break Free et Sunday Last (2018) sont des chants profonds kora-voix. Si King of My Kingdom le plait beaucoup, le chef-d’œuvre Feeling Low bat tous les records selon moi. Beaucoup plus Groovy, il est sont dernier clip en date. Mention spéciale à la Direction artistique du clip qui offre un magnifique visuel.


Senny CAMARA est une jeune chanteuse, autrice, compositrice et multi-instrumentiste sénégalaise. L’artiste, désignée par Seneweb comme un Genie de la kora, chante en Wolof, sérère, français et anglais. Bien qu’active dans le monde de la musique depuis 2016, son parcours n’en demeure pas moins intéressant.

Enfance et écoles de musique

Née à Dakar, Senny grandi à Tataguine au près de sa grande mère traditionaliste. C’est au milieu des chants de ndeup et du folklore sérère (ethnie) qu’elle développe un grand intérêt pour le chant et la musique. Venu à Dakar pour apprendre, elle arrête l’école et devient animatrice musicale dans un hôtel de la petite côte (quartier branché de Dakar). Elle finit par chanter dans l’orchestre de l’hôtel où elle travaille. Simple chanteuse, la jeune artiste ressent à ce moment le besoin de jouer de la musique: « A un moment, je me suis dit pourquoi pas ne pas apprendre à jouer de la musique. J’ai acheté une kora et j’ai commencé ». Elle intègre ensuite l’Ecole des Arts de Dakar. Youssouph Koutoudio est le maître qui l’initié à la kora en lui donnant ses premiers cours. Au même moment, elle apprend à jouer de la guitare en autodidacte. Un choix qui va se montrer important pour l’orientation de sa carrière…

Senny CAMARA et sa kora.

Conservatoire de Saint Denis

En 2000, elle rejoint son mari à Paris. S’écoule alorq une période de 13 ans avant que Senny ne se décide de retourner à l’école de musique. Elle intègre donc le conservatoire de Saint Denis en 2013 et choisi l’option guitare. Cependant, le fait qu’elle est apprise l’instrument toute seule la rattrape et lui crée des blocages dans l’apprentissage. Senny raconte: « il est difficile, pour un adulte, d’apprendre à jouer de la guitare, surtout que je jouais de la guitare suivant mes feelings. Personne ne m’a appris à jouer de cet instrument ».

A ce moment, s’est présenté une orientation toute autre qu’elle n’avait pas du tout prévu: « Il était difficile de trouver une place au conservatoire et le directeur m’a demandé si je savais jouer d’un autre instrument. Je lui ai dit que j’apprenais à jouer de la kora qui est un peu comme une harpe africaine. Il m’a dit que c’était intéressant et qu’il y avait la harpe celtique au niveau de l’école« 

Voilà comment depuis 2013, Senny CAMARA est la seule africaine à être passé par le conservatoire de Saint Denisen option la harpe celtique.

Senny CAMARA et sa propre harpe celtique

Début de carrière prudent

Senny CAMARA joue donc deux harpes. Ses compositions mélangent musique mandingue et sonorités celtes, que l’artiste dit apprécier. Forte de ce mélange, qui dit en passant n’existe que chez elle, la musicienne dit prendre son temps avant de faire un premier album. Ce que je comprends parfaitement, car la préparation d’un cocktail pareille doit demander du temps et surtout beaucoup de travail.

La musicienne dit aussi « attendre » le bon producteur. Bien qu’elle ait déjà reçu plusieurs propositions, elle prend le temps de bien examiner les demandes avant de s’engager où que ce soit.

Riche d’une vie de voyage où elle enchaîne festivals, showcases, scènes ouvertes, on l’a même vu musicienne de rue une fois à New York, Senny cumule une belle brochette de rencontre avec des artistes du monde entier. L’artiste sénégalaise a notamment rencontré Salif GUEYE l’artiste béninoise Angélique KIDJO, Calypso Rose la reine du Calypso, le rockeur Iggy Pop et le célèbre guitariste Nile Rogers. On constate, via l’Instagram de la chanteuse, qu’elle échange beaucoup avec des instrumentistes de tout type d’instrumentset de musique. Comme sur cette vidéo où elle joue avec le musicien ougandais Ssewa Ssewa.

Le musicien Ssewa Ssewa jouant du Janzi (instrument ougandais dont il est l’inventeur) et Senny CAMARA jouant la kora.

Toujours très proche de son pays le Sénégal, elle y voyage régulièrement. En 2019 par exemple, elle joue devant des tirailleurs sénégalais. Les anciens combattants était ravi du moment, vu que « ils ont dansé » renseigne t-elle. Elle a dédié ce show à son défunt père qui fut lui-même un des leur.

Depuis 2018, Senny CAMARA et sa kora participent à un projet musical afro-electronique (tradi-moderne) dénommé O’sisters. Un collectif de femmes, artistes du monde entier, qui se battent pour les femmes. Elles sont reconnaissables à leur identité visuelle facilement remquable mêlant noir et blanc.

Pochette de l’EP intitulé « Moussolou« , qui veut dire femme en langue mandingue. Projet paru le 04 juillet 2019. Je recommande…

Jamais bien loin des décibels, la mère de deux enfants travaille dans l’équipe du son de l’émission C’ à Vous sur France 5. Poste qui lui a fait d’ailleurs rencontrer des artistes invités à l’émission… Tout ce que nous lui souhaitons à Afrik’Identité est d’être reçu à C’ à Vous, mais cette fois en tant qu’artiste invitée.


J’ai une cinquième artiste à vous faire découvrir. Mais faute d’assez de matière pour en faire un portrait, j’ai opté pour faire un petit bonus avec les informations que j’ai trouver sur elle.

Il s’agit de la violoniste hongroise Zsofia Lukacs, devenu maintenant korafola au Mali.

Zsofia Lukacs

Zsofia Lukacs est née à Budapest et a grandi au Canada. Dans son enfance, elle a évolué entouré de musique classique. Ce qui a pour conséquence immédiate qu’elle étudie le violon dès son plus jeune âge, puis devient violoniste classique.

Cependant, sa vie change radicalement lors d’un voyage au Burkina Faso, au début de la vingtaine, où elle découvre la musique mandingue et la majestueuse kora. Séduite par cet instrument, Zsofia commence à prendre des cours de kora à New York, puis s’en va un jour à Paris assister à une Master class que donne la légende Toumani DIABATÉ.

Invitée à Bamako pour étudier auprès de DIABATÉ, elle s’installe au Mali en 2015. La violoniste n’a plus quitter le pays depuis. Ces quatre dernières années, Zsofia Lukacs s’est immergée dans les styles musicaux locaux et les traditions artistiques et linguistiques du Mali. Car la musicienne est parvenue à acquérir une maîtrise du répertoire traditionnel mandingue, tout en variant des chansons en français, en anglais et même en bambara. A en croire son Instagram, elle partage régulierement des scènes avec des artistes maliens et de nombreux instrumentistes. On l’a déjà vu avec Farka TOURÉ et Hawa Kassé Mady DIABATÉ entre autres.

Zsofia Lukacs – Instagram

De plus, la korafola crée des mélodies avec sa kora, son violon, et parfois fait des combinaisons des deux. Elle fusionne ses racines profondes classiques avec ses influences de Hongrie, d’Haïti et surtout maintenant d’Afrique de l’ouest. Selon son site officiel, elle travaillerait actuellement sur son album à Bamako. Il devrait notamment paraître en 2019.


Ces femmes aux destins fabuleux sont toutes différentes et en même temps si proches. Leur quatre histoires assimilent talent, audace et féminité. Les quatre personnages, bien que d’époques différentes, sont les maillons d’une même chaine. Ces quatre histoires en apparence, ne sont en réalité qu’une seule histoire dans le fond: celle de l’artiste africaine qui trace un nouveau sillon dans l’univers de la musique africaine. Que ce soit maman Madina qui a trouver un second souffle de vie grâce à la kora, maman Sona qui est dans une dynamique de sauvegarde et transmission de la culture, Lubiana et Senny qui développent des approches plus jeune et modernes de l’instrument, elle ouvrent des portent qui serviront un jour à l’Afrique.

Le cas de Zsofia Lukacs est, en son genre, un style d’intégration très intéressant. Il me rappelle l’histoire du chanteur français Mathieu Chédid qui fait sa déclaration d’amour au Mali dans son album Lamomali, avec la collaboration de Toumani DIABATÉ et Fatoumata Diawara presque sur tous les titres… Cela nous montre que les choses sont entrain de changer. Il ne reste plus que la jeunesse africaine prenne conscience de son potentiel, de son identité.

Je termine cet article avec l’espoir que vous avez aimé découvrir le récit de ces femmes korafolas. Si c’est le cas n’hésitez pas à liker l’article et vous abonnez au blog Afrik’Identité pour plus de contenus de ce genre. Quant à moi je vous dis à bientôt, pour un nouvel article.

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